Le 11 juillet 1945


Camarades,

Je tiens à féliciter la rédaction de la Komsomolskaïa Pravda et avec elle tout le Komsomol, ainsi que la rédaction de la Pionerskaïa Pravda, les pionniers et les petits lecteurs de la Pionerskaïa Pravda, de la haute récompense qui leur est décernée. La première se voit attribuer un ordre militaire, la seconde un ordre du travail, et j’estime que ces décorations, toutes deux les ont amplement méritées.

Durant toute la guerre, la Komsomolskaïa Pravda a tenu bien haut le drapeau du patriotisme soviétique ; elle a stimulé l’enthousiasme et le patriotisme, l’esprit combatif, l’énergie au travail de notre jeunesse, et l’activité qu’elle a déployée n’a pas été vaine. Au cours de ces quatre années, nos komsomols, nos jeunes ont passé par une dure école ; beaucoup d’entre eux ont payé de leur vie. En cette période d’efforts exceptionnels la Komsomolskaïa Pravda, incontestablement, aidait à la lutte ; elle montrait à la jeunesse la voie à suivre, la conduite à tenir. Aujourd’hui elle peut être fière des résultats de son activité, des résultats de ses appels. Son travail de propagande, d’agitation et d’organisation a été couronné de succès importants. Le Komsomol de l’U.R.S.S., toute la jeunesse soviétique, ont sans cloute fait alors plus que toute la jeunesse du reste du monde.

Qu’il me soit donc permis de féliciter la Komsomolskaïa Pravda, tout d’abord d’avoir vu, pratiquement, sur les champs de bataille, dans les fabriques et les usines, dans les kolkhoz et les sovkhoz, les fruits de son travail : le patriotisme prodigieux, le dévouement sans bornes de notre jeunesse à sa Patrie, à l’Etat socialiste, à son gouvernement et au chef du peuple, le camarade Staline, qui toujours, et notamment dans les circonstances critiques, ont soutenu l’ardeur de la jeunesse soviétique ; et ensuite, d’avoir apporté un concours précieux au Komsomol, à son action sur l’ensemble de la jeunesse soviétique, et d’avoir acquis un immense prestige non seulement parmi la jeunesse, mais encore parmi toute la population de l’U.R.S.S.

La Pionerskaïa Pravda a, elle aussi, accompli un très grand travail. L’importance de ce travail c’est, tout d’abord, qu’il accoutume pour ainsi dire dès les premiers pas dans la vie, dès l’enfance, imperceptiblement, à la lecture des journaux, à la vie sociale, afin que la conscience ne se développe point par à-coups, comme c’était le cas autrefois, quand un homme pouvait rester inconscient jusqu’à 40 ans, et dont à 40 ans les yeux se dessillaient brusquement grâce à l’action des militants du Parti ou pour des raisons fortuites, et afin que chez nos pionniers cette conscience grandisse progressivement et sans relâche. Ensuite, la Pionerskaïa Pravda s’applique à élargir leur horizon intellectuel et aussi à leur inculquer un désir toujours croissant de participer à la vie active, pour que nous n’ayons pas de ces gens qui, dès leurs jeunes années, sont en quelque sorte blasés sur l’existence, et ne voient devant eux aucun avenir, mais pour qu’au contraire leur activité, leur soif de vivre et d’agir augmentent sans cesse. Telle est en, effet la tâche de la Pionerskaïa Pravda.

Éduquer la jeunesse est une chose extrêmement difficile, et ceux qui travaillent dans ce domaine accomplissent une tâche très honorable, mais aussi très lourde de responsabilité. Si le responsable de l’organisation des pionniers aime son travail et lui est tout dévoué ; s’il aime son détachement de tout son cœur, si toute sa pensée va à ses pionniers, à leurs préoccupations et à leur éducation, alors seulement il rendra de grands services, alors seulement le succès sera assuré.

Je vous souhaite donc de réussir dans cette tâche difficile mais — je tiens à le répéter encore et encore — combien honorable et combien nécessaire ! Nous parlons de l’homme nouveau. Nous constatons aujourd’hui de façon réellement saisissante que l’homme, comme tous les êtres organisés, subit les influences qui s’exercent sur lui. Vous voyez vous-mêmes les effets d’une influence pernicieuse sur les hommes à l’heure actuelle où des Etats entiers sont contaminés par des idées de haine. Mais aujourd’hui toute l’humanité a aussi devant les yeux le magnifique exemple d’une bonne influence exercée sur les hommes, l’exemple d’une action véritablement humaine, exemple qui montre comment on développe les sentiments les plus nobles et l’amour de la Patrie.

Et je voudrais que ceux qui s’occupent des organisations de pionniers, aiment nos enfants comme des mères raisonnables, vraiment désireuses d’assurer le bonheur de leurs petits. Il s’agit de former la jeunesse à des sentiments nobles, humains — véritablement humains, — de lui inculquer des sentiments élevés qui, par la suite, lui seront inhérents. C’est là une de vos tâches essentielles. Eh bien, permettez-moi de vous adresser tous mes vœux de réussite !

(Les représentants de la presse des jeunes répondent par de vifs applaudissements aux vœux paternels et cordiaux de Mikhaïl Kalinine ; ils lui donnent l’assurance que la Komsomolskaïa Pravda et la Pionerskaïa Pravda feront tout pour éduquer mieux encore la jeunesse dans l’esprit d’un noble patriotisme.)

Komsomolskaïa Pravda, 13 juillet 1945