Il y a un mois, plusieurs centaines de sans-papiers démarraient une grève de la faim. Cela fait des années qu’ils habitent en Belgique, travaillent en dehors de tout cadre réglementaire et vivent dans la plus grande insécurité. Ce qu’ils demandent est simple et légitime : une régularisation collective.

Hassan, 53 ans s’exprime dans les médias :

Nous ne cherchons pas la charité, nous sommes des travailleurs. Ce que nous voulons, ce sont des papiers.

Kiran, 37 ans :

On voudrait juste une vie digne. Je n’ai pas d’existence légale. Dans cette ville, nous vivons comme des rats. Dans cette ville moderne, c’est une vie très rude que nous vivons. […] Je n’ai pas de compte en banque, alors, pour payer les factures, l’école, je dois demander à mes amis. Ils sont d’accord de m’aider. Une fois, deux fois ? Mais ça va durer toute la vie ? C’est impossible d’épauler quelqu’un pendant 16 ans !

Karima :

On est ici pour que les choses bougent, pour régler notre situation. Moi je suis ici depuis 10 ans. J’ai tenté la régularisation avec l’article 9bis, mais cela a été refusé. J’ai introduit un recours au Conseil du contentieux des étrangers. Refus encore. J’ai pourtant donné toutes les preuves que l’on me demandait. […] On a besoin d’une carte pour que chacun puisse travailler de manière légale et honnête. Quand on travaille au noir, les patrons en profitent. Par exemple, je travaille dans la restauration, en cuisine. On me paie une vingtaine d’euros pour 5-6 heures. C’est juste pour ‘dépanner ma vie’.

Pour rappel, on estime à 150.000 les sans-papiers en Belgique. Ils constituent une réserve de main-d’œuvre corvéable à merci et sont exploités sans pitié par le patronat (ils sont environ 100.000 à travailler sans cadre réglementaire), avec la complicité des gouvernements successifs.

Chaque jour qui s’écoule représente un sérieux danger pour la vie des grévistes : leur corps va commencer à subir des dégâts irréversibles. Mais le gouvernement, en la personne de Sammy Mahdi (un Theo Francken bis), secrétaire d’Etat à l’asile et la migration, se montre absolument inflexible. Les autorités révèlent une fois de plus leur beau visage.

Exigeons la régularisation des sans-papiers ! Travailleurs immigrés et travailleurs autochtones : même combat ! 

[Lire aussi notre article : https://www.ruptureetrenouveau.be/…/pour-la…/.]