R&R présent, avec près de 300 personnes, au rassemblement pour la régularisation des sans-papiers organisé ce samedi 20 juin par plusieurs collectifs de soutien aux sans-papiers. Nous avons distribué notre revue et diffusé notre message politique.

Sous les bombes des puissances impérialistes pillant et se partageant le monde, frappés par l’oppression et la misère extrême, etc., ils sont des millions dans le monde à devoir fuir leur foyer. Nombre de migrants, au terme d’un voyage dangereux et meurtrier, livrés à des trafiquants et mafieux de la pire espèce, se retrouvent chez nous sans-papiers, dans une sorte d’angle mort de la société. On les estime à près de 150.000.

Ceux qui ne sont pas détenus et expulsés comme des bêtes se retrouvent dans la plus grande insécurité et les plus grandes difficultés matérielles. Ils forment une réserve de main-d’œuvre corvéable à merci et sont exploités sans restriction par les patrons (ils sont environ 100.000 à travailler sans cadre réglementaire). Ceci s’opère avec la complicité des gouvernements successifs, au seul profit du capital et aux dépens des travailleurs déclarés.

La crise actuelle a aggravé la situation des sans-papiers à tous les niveaux. Himad s’exprime : « Nous sommes ceux qui ont le plus souffert de la crise sanitaire. Nous nous retrouvons sans boulot, sans revenus, sans toit, sans rien. ». Amélie, venant du Burkina-Faso : « Pendant la période du coronavirus, je peux dire que nous et nos enfants nous avons souffert parce que nous n’avions nulle part où dormir. Nous dormions avec nos enfants dans des logements précaires. Nous voulons la régularisation. Vous savez que comme sans-papiers, nous n’avons pas le droit à la mutuelle. Alors, imaginez un peu qu’un d’entre nous contracte la maladie… Ça allait être la catastrophe. En plus, à l’école, nous n’avons pas eu le droit de suivre les cours comme les autres. Nous manquons de moyens. » Et n’oublions pas que beaucoup de sans-papiers ont trimé en première ligne durant la crise, dans des conditions exécrables et dangereuses… À nouveau, tout cela avec la complicité des autorités.

C’est le système capitaliste en entier qui est au banc des accusés. Il doit être renversé et sur ses ruines doit être construite une société sans exploitation, sans oppression, où les moyens de production appartiennent à la collectivité.

La xénophobie et le racisme sont utilisés pour diviser la classe ouvrière, pour monter les ouvriers les uns contre les autres, les détourner de leurs intérêts objectifs et justifier l’oppression sociale et nationale. Il faut lutter contre cela ; les ouvriers immigrés et les ouvriers autochtones ont les mêmes capitalistes, le même État et les mêmes intérêts, irréductiblement opposés à tout l’ordre politique et social. Ils ont à mener le même combat – la lutte de classe – pour l’émancipation sociale.

Pour la régularisation des sans-papiers ! Ouvriers immigrés et ouvriers autochtones : même classe, même combat !