Le doyen de la cour suprême des États-Unis accusé de s'être fait arroser par un milliardaire texan depuis plus de vingt ans

Le doyen de la cour suprême des États-Unis est accusé de s’être fait arroser par un milliardaire texan depuis plus de vingt ans. Une révélation qui vient du site d’investigation en ligne ProPublica. Des vols en jet privé aux croisières tous frais payés sur un « superyacht », en passant par des vacances en maison de luxe, rien n’est trop beau pour Monsieur le juge ! En 2019, il a profité d’une croisière en jet et yacht privés qui aurait coûté au juge près d’un demi-million de dollars s’il avait dû la payer lui-même… Ce qui est « amusant » dans cette affaire (si l’on ose dire), c’est que cet honorable juge a toujours prétendu mener une vie d’homme modeste : « Je préfère, a-t-il un jour déclaré, les campings de mobil-homes. Je préfère les parkings de Walmart aux plages et à ces sortes de choses. »

Vous nous demanderez peut-être pourquoi nous parlons de cette affaire bien éloignée de vos préoccupations quotidiennes. Eh bien parce que cela illustre à merveille la façon dont l’élite capitaliste exerce son pouvoir. C’est d’autant plus frappant que cela a lui dans la démocratie bourgeoise américaine. « Dans la république démocratique », a écrit Engels il y a près d’un siècle et demi, « la richesse y exerce son pouvoir d’une façon indirecte, mais d’autant plus sûre. D’une part, sous forme de corruption directe des fonctionnaires, ce dont l’Amérique offre un exemple classique, d’autre part, sous forme d’alliance entre le gouvernement et la Bourse […] » (dans « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État »). Lénine a commenté ce célèbre passage : « Aujourd’hui, dans les républiques démocratiques quelles qu’elles soient, l’impérialisme et la domination des banques ont “développé”, jusqu’à en faire un art peu commun, ces deux moyens de défendre et de mettre en œuvre la toute-puissance de la richesse. […] La toute-puissance de la “richesse” est plus sûre en république démocratique, parce qu’elle ne dépend pas des défauts de l’enveloppe politique du capitalisme. La république démocratique est la meilleure forme politique possible du capitalisme ; aussi bien le Capital, après s’en être emparé (par l’entremise des Paltchinski, Tchernov, Tsérétéli et Cie), assoit son pouvoir si solidement, si sûrement, que celui-ci ne peut être ébranlé par aucun changement de personnes, d’institutions ou de partis dans la république démocratique bourgeoise. » (dans « L’État et la révolution »).

La voilà, la belle démocratie bourgeoise !