Le groupe bpost nomme un CEO pour ses activités en Belgique : Jean Muls, ou l'homme qui murmurait à l'oreille des actionnaires...

Ci-dessous le texte d’un travailleur anonyme. A lire !

Jean Muls, l’homme qui murmurait à l’oreille des actionnaires

C’est officiel, la nomination de Jean Muls en tant que nouveau CEO de Bpost débutera en janvier 2022 alors que la restructuration du groupe FedEx-TNT est censée se terminer en mars 2022 à Liège Airport.

Est-ce le rat qui quitte le navire, selon l’adage populaire, ou bien la restructuration de FedEx-TNT est-elle déjà terminée depuis longtemps ?

Attardons-nous sur le pedigree de cet homme empli de vertus capitalistes !

Monsieur Jean Muls possède plus de 30 ans d’expérience dans le monde des affaires. Il est titulaire d’un MBA (Insead, 1994) et d’un diplôme d’ingénieur (ULB, 1986). Diplômé du Global Leadership Development Program de General Electric (1996), il a commencé sa carrière chez IMDC, une filiale de GDF Suez, où il a acquis 6 ans d’expérience internationale dans le domaine de la marine et du dragage. Entre 1994 et 1999, il a travaillé pour la compagnie GE en tant que director advisor puis, entre 1999 et 2001, pour la compagnie Bombardier en tant que vice-président.

Laissons ce cher Monsieur expliquer la suite de sa carrière. Voici ce qu’il dit dans une interview réalisée en février 2016 dans le magazine des entreprises CCIMAG (Mensuel n°2 -ÉDITION BRABANT WALLON – HAINAUT – WALLONIE PICARD, page 18) :

Journaliste : « Ce n’est pas la première fois, au cours de votre carrière, que vous êtes amené à piloter des changements de grande envergure… »

J.M. : « En effet. À mon retour en Belgique, en 2001, j’ai notamment repris une partie de la Sabena en faillite pour en faire une société d’assistance au sol performante, une mission que tous considéraient comme un audacieux pari. J’ai également redynamisé AIB Vinçotte à une époque où l’entreprise rencontrait d’importants problèmes de liquidité qui auraient pu signifier sa fin. Mais au terme de quatre années de travail, AIB Vinçotte s’est lancé sur de nouveaux marchés et j’y ai recruté 800 collaborateurs. Plus récemment, j’ai remis sur les rails les filiales belges du groupe Imtech dont la profitabilité était en berne. Je les ai en partie restructurées et inscrites sur de nouveaux segments commerciaux. Aujourd’hui, alors que le groupe a dû déposer son bilan, Imtech Belgium est toujours bien présente. »

On peut dire que cet homme ne connaît pas la crise mais se retrouve à chaque fois amené à faire des changements majeurs qui provoquent des licenciements de travailleurs. Il n’est pas étonnant de voir que, sur son profil Linkedin, Monsieur Muls met en avant qu’il sait restructurer des entités matures si nécessaire. Coïncidence ?

Il pourra maintenant compter à son actif une restructuration grandement menée grâce à la complicité des syndicats dits « partenaires sociaux ». Au passage, pour se rendre compte du travail de ces derniers lors de la phase 1 de la procédure Renault, il n’y qu’à écouter cette réponse du ministre wallon du budget et des finances, des infrastructures sportives ainsi que des aéroports, Jean-Luc Crucke, lors de la session au parlement du mercredi 7 juillet 2021 concernant l’accord sur un plan industriel ajusté entre les syndicats et FedEx à Liège Airport :

« Reconnaissons aussi le travail effectué par les organisations syndicales, travail que je tiens à qualifier de remarquable. Il y a un terme anglais qui le qualifie mieux, c’est smart, intelligent. Ils n’ont jamais lâché la confiance qui était celle qu’ils avaient dans l’ensemble du personnel, la qualité de ce personnel. Ils n’ont jamais lâché non plus le sens du dialogue, même si parfois il fut dur. Il faut reconnaître à FedEx aussi de s’être rendu compte de toutes les opportunités que pouvait encore, et qu’a encore plus aujourd’hui plus qu’hier et sûrement demain, la qualité de cet aéroport. ».

Un ministre de droite qui déteste le syndicalisme de gauche mais qui les félicite pour cet accord. N’est-ce pas inquiétant ? Un syndicat « smart », vraiment? Alors que l’entreprise FedEx-TNT obtient ce qu’elle souhaite, à savoir une réduction du nombre de travailleurs et une réorganisation du travail afin de diminuer le capital variable dans la production, tout cela pour faire des économies sur le dos des travailleurs !

En conclusion, monsieur Muls est un habitué des conflits sociaux avec les syndicalistes et a un savoir-faire dans les restructurations d’envergure ! On comprend pourquoi il passe à présent chez Bpost, qui va restructurer son organisation en Belgique et réduire ses effectifs de 6 %…

Camarades de chez Bpost : tenez-vous prêts !

Curriculum vitæ de Jean Muls :

  • Il a commencé sa carrière chez IMDC, une filiale de GDF Suez, où il a acquis 6 ans d’expérience internationale dans le domaine de la marine et du dragage.
  • De 1994 à 1999, directeur de la compagnie GE.
  • De 1999 à 2001, vice-président de la compagnie Bombardier.
  • De 2001 à 2005, directeur manager de la compagnie Flightcare issue de la faillite de la Sabena.
  • De 2005 à 2010, directeur manager de la société Vinçotte.
  • De 2009 à 2014, CEO de la compagnie Imtech, qui sera déclarée en faillite en 2015.
  • De 2015 à 2022, vice-président de Fedex.