La vivaldi a bouclé son budget 2022. Au menu : une série de décisions et réformes antisociales. Merci les bleurs, les oranges, les écolos et les "socialistes" !

𝟭. La Vivaldi a bouclé son budget pour 2022. Au menu, une batterie de nouvelles décisions et réformes antisociales qui viennent s’ajouter, notamment, aux récentes joyeusetés liberticides (la loi pandémie et le pass sanitaire ; on vous renvoie à nos publications sur le sujet). Passons-les en revue.

𝟮. Un gros volet de l’accord budgétaire concerne les malades de longue durée. Nos ministres, face à ce qu’ils considèrent comme un troupeau coûteux, sortent le bâton. Désormais, les travailleurs malades faisant un écart dans la procédure de remise au travail recevront une sanction financière ; s’ils ne se présentent pas devant leur « coordinateur retour au travail » ou s’ils ne répondent pas à un questionnaire obligatoire sur la possibilité de reprendre le travail, ils verront leur maigre allocation réduite de 2,5%. Ainsi, et c’est une première, il va y avoir une sanction formelle pour chasser les malades de longue durée, pour encore accentuer la pression sur eux. Un nouveau tour de vis pour toutes ces personnes déjà en difficulté.

𝟯. Autre dossier : la possibilité de mettre en place la semaine de quatre jours. Houra, la semaine à 32 heures ? Non, il ne faut pas rêver ; il s’agit de permettre la compression d’une semaine en quatre jours… Cela implique une augmentation de la durée légale du temps de travail journalier à 9h30. Cette mesure va encore augmenter la flexibilité en faveur des entreprises. En effet, le travailleur pourra dorénavant prester plus de 9 heures la journée sans sursalaire, alors que la loi du 16 mars 1971 sur le travail impose le paiement d’un sursalaire au-delà de la 9ème heure sur la journée.

𝟰. Le gouvernement envisage en outre de faciliter le travail de nuit dans l’ecommerce. D’une part, le travailleur d’une entreprise d’ecommerce pourrait décider individuellement de travailler la nuit. D’autre part, l’introduction du travail de nuit dans l’entreprise pourrait se faire dès lors qu’𝘂𝗻 𝘀𝗲𝘂𝗹 𝘀𝘆𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝘁 donne son accord. Une telle réforme ouvrirait de nouvelles portes en matière de flexibilité des travailleurs, pour le bonheur des patrons. Ce dossier est renvoyé aux « partenaires sociaux » ; s’ils ne parviennent pas à s’entendre, c’est le gouvernement qui tranchera…

𝟱. En ce moment, les prix de l’énergie flambent et mettent en difficulté énormément de familles. Face à cette situation, que propose le gouvernement ? Le tarif social de l’énergie pour les personnes les plus vulnérables sera prolongé durant le premier trimestre 2022 et ces personnes devraient recevoir un « chèque énergie » consistant en une réduction de 80 euros sur la facture du 4ème trimestre 2021. Quant aux très nombreuses familles ne bénéficiant pas du tarif social, elles peuvent se brosser !

Ces cacahuètes sont particulièrement odieuses vu l’ampleur de la hausse des prix et l’état des salaires ! Exigeons sans attendre de vraies mesures, comme la suppression ou, à 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗶𝗻𝘀, la réduction de 21 à 6% de la TVA sur l’énergie ! C’est une nécessité urgente pour des centaines de milliers de familles qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.

𝟲. Et concernant la fraude et l’évasion fiscales, que compte faire le gouvernement ? Il y a quelques jours éclataient les Pandora Papers. Les montants en jeu sont tellement cosmiques qu’ils sont impossibles à se représenter : plus de 11.000 milliards de dollars. Comme d’habitude, on a eu droit à une série de déclarations ministérielles promettant toute la détermination du monde dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Mais, bien évidemment, c’est le néant dans l’accord budgétaire. Il n’y avait aucune illusion à avoir ; nos ministres sont les amis des riches magnats planquant leurs fortunes à l’abri des impôts. Notez que le commun des mortels aura par contre droit à 1.600 nouveaux inspecteurs de police…

𝟳. On relèvera également que le gouvernement prévoit d’élever la TVA et les accises sur le tabac. Ces impôts sont absolument injustes. Ils pèsent de tout leur poids sur les pauvres et octroient un privilège aux riches : un même montant est payé, quels que soient les revenus ; un pauvre verse une plus grande part de son revenu à l’Etat qu’un riche.

𝟴. Un dernier point avant d’en conclure. Depuis quelques années, quand une entreprise sans personnel depuis 12 mois engage un premier travailleur, elle bénéficie d’une exonération des cotisations patronales de base. Un cadeau qui bénéficie non seulement aux jeunes entreprises, mais aussi aux grands patrons bien installés. En effet, en pratique, ces grands patrons peuvent créer de toutes pièces de nouvelles sociétés pour bénéficier de cette exonération. L’accord budgétaire maintient ce cadeau, de même que les différents subsides aux entreprises (ce sont d’autres cadeaux faits aux patrons).

𝟵. Pas étonnant que le grand patronat, par la voix de la FEB, s’exprime positivement sur cet accord budgétaire et sur la politique du gouvernement. Merci les bleus, merci les oranges, et une mention spéciale aux écolos ainsi qu’aux « socialistes » ! Quelle que soit la couleur du gouvernement, la casse des droits et acquis des travailleurs se poursuit inlassablement. Année après année, leurs conquêtes sociales sont taillées en pièces, leurs libertés politiques et démocratiques sont malmenées, leurs conditions se détériorent, la pauvreté et la précarité grandissent… Ainsi tourne la roue, sous le règne de l’oligarchie capitaliste. Mais, en même temps, la dure réalité ne peut qu’arracher de plus en plus d’ouvriers et de travailleurs de leur torpeur, en éveiller de plus en plus à la résistance et à la lutte.

Ouvriers, travailleurs de tous les secteurs…

  • pour nos droits, pour nos conquêtes, pour nos libertés, pour une vie meilleure ;
  • contre le gouvernement, l’élite capitaliste et tout ce système qui nous lamine…

DEBOUT !