Ci-dessous, la parole d’une déléguée CNE d’un magasin Brantano, contactée par nos soins.

“L’important ici, c’est la gestion de la société-mère FNG ! Trois amis ont fondé le groupe FNG. Ils ont acheté une société…une deuxième… puis une troisième et ainsi de suite. Le groupe est ensuite rentré en bourse… tout ça en faisant des crédits et en faisant miroiter aux investisseurs des chiffres arrangés ! [FNG a fait l’acquisition de Brantano en 2016.]

FNG compte 80 sociétés différentes partout dans le monde (Belgique, Pays-Bas, Hong Kong, en passant par la Suisse). Il y a eu des transactions entre les sociétés. Le gouvernement flamand y a investi par deux fois (d’abord près de 20 millions d’euros puis encore une dizaine de millions d’euros). Et maintenant tout est perdu ! [Depuis qu’il est apparu que la santé financière de FNG n’était pas celle qu’elle faisait miroiter, les investisseurs se sont retirés du jeu et les banques n’ont plus prêté davantage. FNG a chuté et terminé l’année 2019 en perte. Dans le courant de l’année 2020, la cotation de FNG a été suspendue par la FSMA. À la fin du mois de juillet, FNG a demandé la faillite de plusieurs de ses filiales dont Brantano.]

Le dernier rachat de FNG, pour plusieurs centaines de millions d’euros, a eu lieu à la fin de l’année 2019. Il a visé la société Scandinave Ellos… qui n’est pas concernée par la faillite et qui rapporte des millions aux trois fondateurs de FNG alors que nous avons reçu un coup de pied au cul vers la sortie ! [Selon le site https://derijkstebelgen.be, D. Penninckx, A. Maes et E. Bracke sont à la 119ème place dans la liste des plus grandes fortunes de Belgique, avec plus de 200 millions d’euros.]

Les travailleurs sont dégoûtés. Certains ont plus de 25 ans d’ancienneté et, en plus de perdre leur emploi, n’auront sans doute pas le préavis auquel ils ont droit [ils auront des indemnités moindres] ! On nous a même bloqué notre carte Sodexo (après intervention des syndicats, les curateurs vont faire le nécessaire pour la débloquer) !! Scandaleux…ils n’en ont rien à foutre des travailleurs !!

Nous voulons encore mener des actions… Il faut que l’opinion publique soit au courant des agissements de ces patrons sans scrupules qui s’enrichissent sur le dos des travailleurs et puis vous jettent. Nous voulons qu’ils soient jugés et condamnés à rembourser… Il y a manipulations de chiffres, délit d’initié. Et comment peut-on laisser une société s’endetter pour ensuite effacer tout et recommencer ?! D’ailleurs, il n’y avait aucune vision commerciale au sein de FNG : c’était simplement une vision financière, s’enrichir, sans aucun souci pour la pérennité des sociétés achetées.

De plus, nous travailleurs devons faire les démarches administratives ; nous avons huit jours pour nous inscrire au Forem, faire notre dossier au service chômage, prendre contact avec le service juridique pour le dossier faillite… avoir en notre possession tous les documents pour la cession créance. Et si vous ne faites pas cette démarche, vous n’aurez rien. Nous sommes partis pour des mois avant d’avoir 1 euro !”