Ce mardi 16 juin, à l’appel national des soignants, des dizaines de milliers de personnes, comprenant des travailleurs de multiples secteurs, sont descendues dans les rues de plusieurs villes de France. Des affrontements avec la police ont éclaté et les manifestations ont été fortement réprimées en divers endroits. Les soignants ont notamment protesté contre la gestion criminelle de la crise par le gouvernement et ont réclamé de meilleures conditions salariales et de travail, plus de moyens et d’effectifs dans les hôpitaux publics…

« On est épuisés, on manque de tout et nos salaires n’évoluent pas », « Depuis des années, on est en souffrance, on est en lutte permanente pour maintenir la qualité des soins, mais on en arrive à un point où on ne peut plus assumer »… voilà quelques propos, tenus mardi par des soignants, qui en disent long sur leur situation. En France comme chez nous, les ministres et politiciens romantisent la situation, héroïsent et applaudissent les travailleurs. “On est tous dans le même bateau et vous êtes nos héros; nous comptons sur vous!”, essaient-ils de leur faire gober. Mais, les faits sont là. D’année en année, la santé publique et les travailleurs de la santé sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité et de la course aux profits. La crise du COVID-19 permet d’en prendre la pleine mesure et aggrave les choses.

Au-delà du secteur de la santé, les capitalistes, aidés par l’Etat, mènent l’offensive contre les travailleurs et leurs conquis sociaux. Mais, là-bas comme ici, l’éveil à l’action de toujours plus d’ouvriers et de travailleurs est inéluctable. Les Farida – cette infirmière de 50 ans, ayant trimé pendant toute la crise et ayant été brutalement réprimée pour avoir exprimé sa colère – ne peuvent qu’être de plus en plus nombreux.ses à relever la tête et à se mettre en mouvement. Aussi, plus que jamais, il faut construire une organisation armée d’une théorie révolutionnaire et capable de donner une direction révolutionnaire aux ouvriers et aux travailleurs en mouvement.

Et quelques mots à propos de l’affaire Farida : vous avez certainement tous vu les images de son arrestation. Peut-être avez-vous également vu les images de policiers applaudissant des soignants et poussant le ridicule jusqu’à distribuer des bonbons? Eh bien! Tout comme les applaudissements des ministres, les applaudissements des policiers visent à amadouer les travailleurs pour mieux les duper, les tromper et les apprivoiser; ils visent à leur faire croire que la police est ou peut être de leur côté, dans le même bateau. L’appareil policier est une composante de l’Etat. Ce dernier n’est pas un instrument neutre au-dessus des classes ; il est l’instrument de la classe économiquement dominante, la classe capitaliste ; il lui assure la domination sur les exploités qu’il réprime et maintient dans l’oppression. La police ne doit donc pas être vue comme un appareil neutre “avec, d’un côté, les bons et, de l’autre, les mauvais éléments”; elle doit être vue comme un corps défendant la classe exploiteuse et son ordre social contre les exploités dont il écrase la résistance.