1. En moyenne, 6 personnes se suicident chaque jour en Belgique. Au niveau mondial, notre pays a le huitième taux de suicide (Le Soir, 22 novembre)… En 2016 : 2000 personnes se sont suicidées. Nous avons un taux de suicides de près de 19 pour 100.000 habitants (https://www.preventionsuicide.be). Il est à relever qu’en 2016, un Belge sur cinq a souffert d’un problème de santé mentale (Le Soir, 22 novembre).

2. Intéresserons-nous à un des facteurs à prendre en considération dans l’étude du suicide dans sa dimension sociale : l’atomisation de la société induite par le capitalisme. (N.B.: Nous en ferons un article plus complet dans notre revue.)

3. Dans le capitalisme, la concurrence est poussée à son comble. Les capitalistes se font une concurrence acharnée pour survivre et croître. Les travailleurs sont de leur côté poussés à la désunion et à l’individualisme par la concurrence instaurée entre eux. Tout ceci, relevant du cadre économique, est reflété et transposé dans la vie spirituelle de la société, dans ses institutions (politiques, éducatives…), dans les idées sociales. Que l’on pense à l’esprit de compétition instauré dans les écoles, à la compétition dans l’arène politique, aux théories et doctrines telles que le darwinisme social, aux pratiques telles que le « développement personnel »…

Bref, dans le système capitaliste, l’atomisation de la société est poussée à son comble. L’être humain étant un animal social par essence, ce phénomène d’atomisation de la société doit être pris en considération dans l’étude des causes du suicide dans sa dimension sociale.

4. Une part de l’explication du haut taux de suicides dans la société belge réside en ceci que cette dernière connait un degré d’atomisation très poussé.

5. Cependant, si le capitalisme pousse d’un côté à la désunion, il engendre, d’un autre côté, l’union. En effet, petit à petit, les travailleurs, à l’origine isolés et disséminés, s’unissent et puis prennent conscience de leur force, de leur existence et de leurs tâches en tant que classe. Les grèves des livreurs Deliveroo sont une bonne illustration, à échelle réduite, de ce processus. Les livreurs Deliveroo sont soumis à une concurrence infernale ingénieusement mise en œuvre par la plateforme, ne sont pas localisés en un même endroit et sont considérés, par la plateforme, non comme des travailleurs salariés mais comme des indépendants. Et pourtant ! Deliveroo n’échappa pas à leur union et leur lutte commune pour faire valoir leurs droits.

6. En conclusion, l’union dans la lutte, l’union de classe, contrecarre l’atomisation, l’individualisme et leurs conséquences (dont le suicide). Travaillons de toutes nos forces pour contribuer à la construction et au développement de cette union !