1. Depuis plusieurs années, les troubles de santé mentale liés au travail ne font que s’accroître. Les troubles de santé mentale sont une des principales causes d’absence au travail. Le stress, le harcèlement au travail et le burnout causent de plus en plus de troubles de santé mentale parmi les travailleurs.

2. Selon l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail, le stress serait le deuxième problème de santé le plus répandu dans le monde du travail. Selon une enquête de la même agence (2014), le coût du stress lié au travail s’élèverait, chaque année, à 25,4 milliards d’euros en Union européenne. Selon le projet européen « Matrix » (2013), le coût des dépressions liées au travail en Union européenne se monterait, en tenant compte de l’absentéisme et du présentéisme, de la perte de productivité, du coût des soins de santé et des prestations sociales, à environ 617 milliards d’euros par an.

3. Passons au niveau belge. Selon une étude de Securex, en 2017, 17% (contre 10% en 2014) des travailleurs belges présentaient un risque accru de burnout.

Les professeurs I. Hansez, D. Rusu (de l’ULiège), P. Firket (de l’ISOSL) et L. Braeckman (de l’Université de Gand) ont mené une étude, publiée en février de cette année, sur l’évolution, entre 2010 et 2018, du burnout en Belgique (disponible à l’adresse suivante : file:///C:/Users/AF/Downloads/burnout2019_samenvatting_van_het_onderzoek_FR.pdf).

L’étude porte, au total, sur 190 fiches de « détection précoce du burnout » (145 remplies par des médecins du travail et 45 par des médecins généralistes).

78,7% des travailleurs qui consultent pour un mal-être au travail sont à temps plein. 62,8% sont dans des grandes entreprises (plus de 250 travailleurs). 84,6% sont en CDI.

83,5% des cas de mal-être au travail trouvent principalement leur origine dans le travail. Selon l’étude, en 2010 et 2018, la principale plainte indiquée est le stress (en 2010, cela se retrouvait dans 52,5% des cas, en 2018, c’est passé à 63,3%). En deuxième place, on a l’épuisement (en 2010, cela se retrouvait dans 45,4% des cas, en 2018, c’est passé à 53,2%). La « contrainte » la plus citée est la charge de travail (entre 2010 et 2018, c’est passé de 57,9% à 68,6%).

4. Ainsi, les patrons, au nom de la course aux profits, intensifient le travail et augmentent la pression sur les travailleurs. Tout ceci nous rappelle que, aujourd’hui, comme hier et demain, les patrons épuisent de manière croissante le facteur essentiel des forces productives : les travailleurs. La seule issue possible est la lutte résolue et organisée des travailleurs.

Écrit par Gérald Foster

Catégories : Belgique