1. D’après une étude menée par l’ASBL « Solidarité Femmes » en Communauté française, 79% des femmes sondées victimes de violences conjugales subissent encore des violences après séparation (qui peut remonter à plus de cinq ans).

Josiane Coruzzi, juriste et directrice de l’ASBL, déclare « Il existe encore quelque chose dans l’imaginaire qui fait croire que la séparation est une solution à la violence conjugale. Ce n’est pas le cas. La violence ne s’arrête pas. […] Cette problématique n’est pas prise au sérieux. […] On incite les femmes à quitter leur bourreau mais, après, il ne se passe plus rien. Quand elles vont déposer plainte après la séparation, on ne les croit pas ! On les prend pour des mères aliénantes qui veulent se venger de leur ex-compagnon. »

L’étude susmentionnée rappelle que les conseils tels que « Change de numéro de téléphone », « Ne lui donne pas ta nouvelle adresse », « bloque-le de Facebook » équivalent à du vent car, dans l’écrasante majorité des cas, si les femmes gardent des contacts avec leurs ex-compagnons les ayant battues, c’est en raison des enfants communs.

2. Il ne faut pas non plus oublier qu’outre les violences physiques, après séparation, il y a également les violences d’ordre psychologique et moral : harcèlement, contrôle, dénigrement auprès des enfants, menaces… Emmanuelle Mélan, chercheuse en criminologie à l’UCL et pour « Solidarité Femmes » dit, de manière pertinente, que « Au cœur de la procédure judiciaire, les enfants sont vraiment l’instrument du continuum de la violence. » Sur le long terme, l’on observe, du côté de la victime, une crainte permanente et un sentiment de mal-être.

3. Tout cela nous renvoie aux fondations de notre système. Engels a écrit : « La première opposition de classe qui se manifeste dans l’histoire coïncide avec le développement de l’antagonisme entre l’homme et la femme dans le mariage conjugal, et la première oppression de classe, avec l’oppression du sexe féminin par le sexe masculin. […] Dans la famille, l’homme est le bourgeois ; la femme joue le rôle du prolétariat. » Ces mots, d’une brûlante actualité, Engels les a écrits dans son fameux livre « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État » (disponible à l’adresse suivante : http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_friedrich/Origine_famille/Origine_famille_Etat.pdf). Dans cet ouvrage, que nous conseillons vivement ( !), Engels a notamment dévoilé de manière scientifique l’origine du système patriarcal, de l’oppression de la femme par l’homme.

4. Nous vivons dans un modèle patriarcal maintenu et entretenu par le système économique actuel. Pour lutter contre l’oppression des femmes, luttons pour une rupture avec ce système et le socialisme.

Écrit par Marie Batelinou